Où suis-je ?
Récit au fil des pas
Lundi 11 juillet 2022.
Je ne sais pas si c'est grâce aux iris bleues à 20 cm de mon visage mais, malgré mon matelas en pente latérale, j'ai vraiment super bien dormi. Artic aussi qui passé une bonne partie de la nuit sur le dos, les pattes en l’air. Il faut dire aussi qu’il n’a pas fait trop froid aussi.
Je grimpe encore dans la lumière du petit jour lorsque je suis surprise par un isard. Il se tient là à 100m, roi de la montagne sur son promontoire. Il me regarde l’air de dire, je te vois, je règne ici en prince. Je le regarde, arrêtée net dans mon effort, ébahie devant ce vigile silencieux de la montagne.
Je continue ma grimpette et le col n’est plus qu’à quelques mètres au-dessus quand cette fois-ci c’est bien une trentaine d’isards qui déboulent en face. Ils se suivent, dégringolant avec agilité dans la pente pierreuse, fuyant apparemment le col. Agilité empreinte d’une sauvage inconscience J’aime partir tôt dans les hauteurs de la montagne ! Ça faisait longtemps mine de rien. Je rencontre juste après, Martial qui descend justement du col et qui doit être la cause de la fuite du troupeau d’isards. Lui n'a rien vu, ils l’ont senti ou entendu de loin. Martial fait la HRP également mais dans l’autre sens. On passe quinze bonne minutes à discuter de nous avant de reprendre notre route. Je ne fais pas de pause au col de Barroude et entre presque sans hésitation dans la cœur du parc national des Pyrénées. Je brave l’interdiction du chien… je prend Artic en laisse et croise les doigts pour ne pas rencontrer de gardes ni aujourd’hui ni les quelques jours qui vont suivre. Les chiens sont interdits pour le risque qu’ils chassent faune sauvage ou brebis et qu’il laissent des excréments avec possiblement des maladies. Je le tiens en laisse et je ramasserai ses crottes.
Je me goure après le deuxième col, je continue tout droit au panneau qui indique la Hourquette de Heas à 45min. Comme une famille qui randonnent sur plusieurs jours, nous nous retrouvons 200m de descente plus bas devant un panneau l’indiquant maintenant à 1h30 dans l’autre sens ! La colère me fait grimper vite, en 45minutes je suis en haut, malgré la chaleur sans air et la pente gravillonnée plutôt abrupte. Il est grand temps de déjeuner il est 13h30 avec tout ce temps perdu.
Un groupe d’espagnols redescendent, je leur demande s’ils ont un petit rab d’eau, il m’en donné accompagné d’une grosse orange. Merci énormément a eux ! Je dévore devant un panorama à 360 degrés plutôt éblouissant.
Après un bon déjeuner j’attaque la descente de 1100m plutôt requinquée et malgré encore quelques doutes pendant le parcours, une erreur qui me vaut de descendre par un chemin de brebis et une belle vue depuis une falaise, j’arrive assez vite en bas, dans la chaleur du mois de juillet. Artic est content d’arriver, il est plutôt fatigué de cette assez longue et chaude journée. À l’auberge de la Munia, où je campe, je me fais plaisir, je me réserve un diner et un petit déjeuner.
Le bonheur de s’allonger après une bonne journée de marche et une bonne douche chaude.
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