Où suis-je ?
Récit au fil des pas
Lundi 4 juillet 2022.
C’est au quinzième jour que je me suis dis que quarante cinq jours c’est vrai que c’est long.
Bientôt trois semaines aujourd’hui.
La joie de marcher sur un chemin, dès le matin, qui plus est relativement plat, me rempli d’euphorie. Tant et si bien que lorsque la trace de la HRP choisi de suivre le bord du lac hors sentier, je reste sur le chemin.
Ce n’est pas Artic qui va me contredire. Avec cette herbe piquante partout, il est content de ne plus avoir à l’éviter en sautant de pierre en pierre. Il peut enfin trottiner !!
J’enjambe in extremis quelques grenouilles qui traînent sur les pierres.
Je passe le haut de la station de ski envahi de groupes de gens, de vaches, de chevaux et de chèvres. Deux mastiff de type chien de protection de troupeau viennent à note rencontre. Ils sont gentils mais Artic est plutôt apeuré. Ça me rassure un peu pour les prochains patous que je rencontrerai.
Je descend toujours et bientôt je rentre dans les nuages blancs qui tapissent le fond de la vallée. Alors que je longe un premier village de la station le bruit des grillons me frappent. C’est la musique d’une douce nuit chaude dans le sud de la France. C’est dépaysant . Le son de la nuit en plein jour dans une ambiance brumeuse blanche.
Vers 11h j’arrive à Salardu. Je me met en quête d’un endroit où dormir ce soir et qui accepte les chiens. L’espoir fait vivre. Le premier que je fais, il n’y a personne.
Je pars faire les courses au supermarché de cette ville. Une épicerie de station de ski. A mon grand dam il n’y a pas de soupes en poudre ni de pâtes à cuissons rapide, ni de cartouche de gaz. Pour Artic il n'y a que des croquettes pour chats. J’achète tout de même plein de choses de quoi faire prendre trois quatre kilos à mon sac pour les deux premiers jours. Artic a droit à un grosse boîte de pâté pour chat. Je demande conseil au commerçant concernant un endroit où dormir. Il me dirige vers le refuge sur la place. Il n'y a personne non plus. Décidément ça ne doit pas être la bonne heure.
Finalement je décide de manger au restaurant pour manger un peu plus de frais et pour recharger mes batteries avant de repartir. Une salade de chèvre chaud plus tard me voilà repartie. Dire que je suis lourde est un euphémisme…
Je choisi de continuer la variante de la HRP qui rejoint l’itinéraire principal au lieu de faire du stop pour revenir un peu en arrière au col de Bonaigua, le lieu où l’itinéraire principal croise la route.
Ce choix s’avère judicieux car après dix minutes à grimper doucement sur de l’asphalte en plein soleil, un français avec sa petite amie de Hong-Kong passe en Yaris. Je monte en voiture et ils m’emmènent jusqu’au bout de la route, 7km plus loin. Eux aussi vont au lac de Colomère.
Deux heures de balade digestive au cœur d'une forêt de sapin légère et envoûtante quadrillée de ruisseaux clairs pour arriver au lac. Un lac de barrage mais qui une fois passé cette construction un peu hideuse n’enlève rien à sa beauté.
Je fais mes affaires au refuge, eau, douche, recharge et m’en vais au lac juste au dessus en tong et pyjama pour trouver un endroit où bivouaquer. C’est sensé être interdit, mais étant donné qu’il n’accepte pas les chiens à l’intérieur, elle m’a chuchoté que si je montais la tente à 10h et que je repartais avant 7h le lendemain matin ça irait.
Je fais donc ça j’étale toute mes affaires sur mon poncho et m’occupe , mange et me repose en attendant l’heure.
L’emplacement est un peu bosselé et il y a un peu de moustiques tigres- oui même à 2200m d’altitude- mais la vue est à 360 degrés sublime.
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