Le temps d'un week-end : Rando depuis Larrau, Pyrénées Atlantiques

Publié le 21 mai 2022 à 14:44

Samedi  14 mai 2022 et dimanche 16 mai 2022

Où suis-je?

Partie pour un stage dans le bassin d'Arcachon pour deux semaines, j'ai profité du week-end pour faire une virée dans les Pyrénées Atlantiques et le pays basque.  Une fois n'est pas coutume c'est sans mon chien (je n'ai pas pu emmener Artic là où j'ai été logé pratiquement à titre gratuit)! Ce fut quand même un magnifique voyage jusqu'à flirter avec les crêtes formant la frontière espagnole. Une belle randonnée improvisée car c'est ça le plus exaltant, découvrir par hasard les paysages sauvages. 

Partons à l'assaut des crêtes en passant par les gorges Holzarté!

Jusqu'à la passerelle d'Holzarte : une randonnée familiale   exigeante

Cette randonnée est beaucoup empruntée par les locaux et même à la mi mai, de nombreuses familles et des couples, la grimpe comme une balade dominicale, avec plus ou moins de facilité. Il est vrai que dès le départ, le chemin s'élève franchement à flanc de montagne en quittant le fond de la gorge.  On atteint au bout d'une petite heure l'altitude d'environ 600 m environ soit 250m d'altitude de plus qu'au départ et on se situe 180m au dessus du lit de la rivière. À ce moment, on atteint l'objectif de la balade, la passerelle d'Holzarté, la raison simple pour laquelle j'ai choisi d'aller à cet endroit plutôt qu'un autre. Si une passerelle a été construite ici pour passer de l'autre coté de la rivière c'est peut-être que ça valait justement le cout de continuer plus haut dans la montagne! 

La passerelle d'Holzarte est une passerelle qui a été construite en 1920 au dessus de cette gorge profonde et impressionnante. Il reste les structures en béton et les gros pitons en acier de cette époque. La passerelle en elle-même est maintenant rénovée. En plaques d'acier à trous et en câble, elle est bien stable mais laisse au demeurant bien voir le vide en dessous. Sa largeur et sa hauteur entretiennent le sentiment de puissance de la nature de cet endroit. La puissance du temps associé à celui de l'eau, qui a creusé, encore et encore au fil des millions d'années cette ride dans la montagne. Une ride tortueuse, guidée par le chaos de la roche, sa dureté ou sa mollesse, recouverte d'une verdure ne cachant pas tout à fait la cicatrice mais l'habillant sublimement!

De la passerelle aux crêtes, les estives verdoyantes 

Après la passerelle, j'ai continué mon petit bonheur de chemin, totalement exaltée par cette nature qui m'avait tant manquée au Brésil. J'enchaîne les pas, engloutissant le dénivelé sans m'en rendre compte malgré la fatigue agréable des muscles qui chauffent. 

J'ai le choix entre à gauche le GR10 qui traverse les Pyrénées côté vallée française, ou à droite, le GR11, la grande randonnée transpyrénéenne qui serpente de part et d'autre de la frontière franco-espagnole, flirtant avec la crête frontière. Tout deux rejoignent la crête pas très haute ici (1700m environ). Je choisi cette dernière option un peu au hasard et surtout parce qu'il y a écrit GR11 sur le panneau. Comme je rêve de parcourir ce chemin je décide d'aller découvrir à quoi il ressemble. Le chemin devient une piste forestière qui suit le flanc de la montagne puis pique sous forme d'un sentier tout droit vers les crêtes. 

Peu avant le col, il y a un refuge non gardé et très bien équipé (ustensiles, scie, bois, poêle à bois …) et à proximité de la cascade de la pista. Peu de temps après, il y a un deuxième refuge fermé cette fois-ci qui  doit etre gardé l'été car il est accessible par une petite route qui vient depuis l'autre coté de la montagne. Il possède une source captée qui a cette période coule très bien et est potable (bue non filtrée sans soucis).

Je vais sur voir de l'autre coté de ce col, j'admire le grandiose de cet espace sauvage et solitaire. La géologie y est presque à cœur ouvert. Les couches déposées là dans des temps immémorables ont été bien malmenées, les plissements sont très marqués, parfois à l'envers, parfois faillés et décrochants. La nature est celle d'altitude - je suis à 1450 m environ - le vent, le climat et sans doute les troupeaux aussi, ne laissent qu'une herbe drue et grossière pousser sur un sol tout autant maigre, recouvrant à peine la roche mère. 

Le choix du GR11 c'est avéré bon car de l'autre coté de la montagne, j'aurais sans doute eu davantage de mal à trouver un zone aussi belle de bivouac. L'autre flanc de la montagne ne possède pas un col aussi marqué à cette altitude.

Tandis que je me repose, je vois que l'heure a bien tourné, il est presque 18h.  J'ai démarré vers 12h30 donc cela fait pratiquement 5h30 que je monte.

Je me rend compte que j'ai grimpé un peu plus 1000m de dénivelé, la crête frontière n'est plus qu'à 200m de dénivelé positif mais je décide de m'arrêter là car le temps est mitigé et il y a un risque d'orage. 

Je me prépare un bon repas à base de coquillette à la soupe/sauce à la tomate réhydratée et aux croutons. Le temps d'avaler mon dîner, il est 18h30 et le temps se gâte. Je plante ma tente et je me réfugie dedans au moment où l'orage éclate. La tente résiste bien aux rafales de vents qui la percute. Bientôt l'orage est tout proche, allongée dans ma tente, au niveau d'un col et sans arbre ni eau à proximité je me sens relativement en sécurité. Je m'endors à moitié en attendant qu'il passe. La grêle me réveille en sursaut. Heureusement les grêlons ne dépassent pas le centimètre et n'entame pas ma toile de tente. À 19h, l'orage est passé. La nuit arrive doucement, la pluie et le vent persistent mais finalement la pluie s'arrête. La nuit est seulement agitée par les rafales de vents qui ploient la tente. Au matin, je range la tente en fouillis à cause de ce foutu vent mais il ne fait pas vraiment froid. Je suis tout de même contente d'avoir eu mon bonnet et mon tour de cou en laine mérinos de Décathlon.

Je n'aurais pas eu le temps de faire la boucle par le pic de Pista donc je redescend par le même chemin, en aller-retour. Je n'étais plus loin, mais la descente de 1000m allait déjà être assez rude pour moi pour me rajouter 200 m de dénivelé positif et négatif. D'autant qu'après j'avais 4h de route et je ne voulais pas être trop fatiguée.

La descente est douloureuse au début. La pente est très forte. Je suis en baskets dans l'herbe inégale -la joie de l'improvisation :) - alors je vais très doucement, ce n'est pas le moment de me casser une cheville même si j'ai un GPS pour appeler les secours ce n'est pas une raison. Qui dit descendre doucement dit retenir dans les jambes. Ceci explique cela, et j'ai rapidement les jambes tremblotantes... Malgré tout, une fois de retour dans la partie forestière, le chemin s'améliore et à 11h30 soit 3h après mon départ matinal, je suis de retour à ma voiture. 

Je n'ai pas de photos de la route qui fait Arcachon Larrau, mais la traversée par les petites routes du pays basque et ses petits villages est sublime aussi ! 

À bientôt j'espère !

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