Dimanche 20 mars 2022 ...
Où suis-je?
Dans l’hôtel Miracatu de la ville un peu paumée du même nom, dans le sud de l’état de São Paulo.
Sommaire :
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la rupture
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ce qui devait arriver est arrivé ??
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l’organisation
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le nouveau départ ?
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faire face à ses peurs
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Le retour de la tristesse
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Une soirée inattendue
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La rupture
Ce qui devait arriver est arrivé ??
Avant-hier, nous repartions de notre appartement Airbnb de Peruibe après un réveil un tantinet sous tension.
Pour moi, qui suit un peu dans un brouillard de sentiments depuis assez longtemps, entre insatisfaction, lassitude, et l’envie de s’accrocher à notre couple, nos projets, notre équipe, je craque morceau par morceau. Nous nous asseyons l’un à coté de l’autre soufflé par les sentiments et les pensées qui nous submergent. Je ne sais plus trop bien ce que nous nous disons l’un à l’autre, mais des choses, des constats que l’on s’est déjà dit, de nos différences de nos désaccords, de l’envie d’abandonner la lutte qui nous opposent et que nous n’avons pas su surpasser.
Nous quittons l’appartement, nous ne savons pas où nous allons, je suis dans un état lamentable, mon monde s’effondre encore une fois, je me sens impuissante. J’imagine cette immense tour que nous avons construit ensemble. Elle est maigre à la base, puis géante et s’élève haut, tres haut. Je la vois s’effondrer. Comme je l’ai déjà vu s’effondrer presque entièrement une première fois à Palmas. Ces pensées me hantent et je me refugie dans la musique, écouteurs vissés aux oreilles.
Après un certain temps de errance, où on commence à monter sur un sentier, je craque et je veux une chambre d’hôtel. Je ne veux plus continuer du tout. Nous allons à une sorte d’auberge de jeunesse Recanto dos passaros (R. Maestro Joaquim Xavier Teixeira, 189 - Estação, Peruíbe - SP, 11750-000). C’est charmant, la dame qui gère n'est pas super super accueillante mais bon on a tous nos problèmes et je ne suis pas tres souriante non plus.
Nous passons la fin d’après-midi chacun de notre coté. Le soir, Lucas m’annonce sa décision, il rentre en France d’où il compte prendre un nouveau départ au bout de quelques mois, pour un tour en Europe.
L’organisation
Je peux donc reprendre tout le matériel, et j’en ai beaucoup pour moi toute seule, mais je ne parviens pas à me séparer de quoique ce soit, mon sac doit peser 18kg auxquels s’ajoute ma grosse banane avec mon appareil photo. Je récupère de ce qui faisait partie des affaires de Lucas: le gps pour la sécurité, le panneau solaire pour l’électricité, le disque dur externe pour les photos.
Le lendemain, Lucas retourne à Sao Paulo où il s’est dors et déjà trouvé une nouvelle location pour quelques jours avant de prendre l’avion. Je loue une voiture à ses frais pour l’y emmener avec Roche et Arenita et je rentre avec. Hier matin, je l’ai rendue , il était ensuite trop tard pour que je reprenne ma route et il me fallait du temps. Pour me remettre, pour me réorganiser, pour savoir ce que je voulais faire exactement sur un tas de choses importantes et des détails.
Le nouveau départ ?
Faire face à ses peurs
Je m’efforce de me faire à l’idée que je vais etre seule , seule pour faire du stop, seule pour bivouaquer, seule pour trouver des solutions aux problèmes. Mais j’ai une trouille bleue. Je m’accroche aux souvenirs des mes premières vadrouilles en France, seule, que j’avais tant adorées, à mon rêve initial de voyage en Amérique du sud. Le temps n’est plus à la lamentation des projets effondrés, le temps est la recherche de la force pour continuer à avancer pour aller au bout de ses rêves.
C’est difficile, la tristesse et la peur, mais je me bouge en me concentrant sur des recherches. Je met au point mon profil worldpacker et couchsurfing, car je ne sais pas trop quand je me sentirais capable de bivouaquer toute seule de nouveau et que les hôtels ca va 5 minutes mais on s’y sent seule, on n’apprend rien, et ca coute cher. La journée passe, remplie par ces recherches et des vidéos YouTube.
Aujourd'hui, c'est le grand départ, je me réveille en panique totale et tant que je ne suis pas prête et sortie de ma chambre je n’arrive pas à me calmer. Je repars en stop vers Curitiba , mais je ne sais pas encore exactement ce que je veux faire, je sais juste qu’il faut que je démarre, que je vois que le stop c’est ok comme avant, j’y arrive, et que c’est même beaucoup plus facile toute seule avec un seul chien. Je suis LOIN d’être joyeuse mais j’ai avancé et je sais qu’un pas après l’autre je vais me remettre en selle.
Le retour de la tristesse
Les deux gars qui me prennent en stop en deuxième sont des dépanneurs et ils dépannent justement une voiture quelques kilomètres après s’être arrêté pour moi. Tout à fait par hasard, juste des gens tomber en panne là et qui ont besoin d’aide. Alors, ils leur viennent en aide tout comme ils me sont venu en aide en me prenant en stop. Ils font grimper la voiture sur leur camion et en route. Ils nous emmènent tous chez un ami à lui, et ils se mettent tous ensemble sur la voiture. Je reste là, totalement perdue, ne sachant plus ce que je veux faire, retourner faire du stop, aller à l’hôtel alors qu’il n’est que 12h, aller voir pour un bus avec Artic.
Artic pendant ce temps se fait papouiller par la copine du conducteur de la voiture en panne. Très gentille, Artic lui monte sur les genoux dès qu’elle lui demande d’approcher d’une tape sur la jambe. Il se cale sur elle et est aux anges pendant les papouilles. Ca me met un peu de baume au cœur.
Au final, le couple avec leur voiture réparée ne peuvent pas m’emmener, il allait encore plus au sud que Florianópolis mais l’homme est allergique au poils de chiens. Du coup je me dirige vers la gare routière, elle fait vide et mal fréquentée en ce dimanche, alors je passe mon chemin et va à l’hôtel dit comme le moins cher sur google maps. En effet, il est très peu cher, 50 real pour une personne. Le wifi est bon meme si les chambres, elles, sont vieilles.
Une soirée inattendue
Le soir, pour diner, je vais demander conseil au gérant de l’hôtel qui était assez avenant. Il téléphone pour moi à l’un des seul restaurant du coin, mais il me propose un marmitex végétarien (une assiette à emporter très copieuse en générale) pour 36 real, c’est très cher. Je le dis et je refuse donc l'offre. Ça a apparemment le don de charmer le gérant de l'hôtel et il m’indique le bar de l'autre côté de la rue, où il y a quatre de ses amis. Ce sont des voyageurs à vélos. Il m’introduit à leur table sans que je ne demande rien, et je suis immédiatement assaillie de questions. Je passe un bon moment quoique totalement inattendu, et on a meme le droit a un petit concert à la guitare acoustique. Au-delà de la simple curiosité je sent bien les tentatives de flirt plus ou moins cachées mais ca ne gâche rien au moment. Lorsque je refuse de les accompagner pour dîner, ils sont assez déçus, et quelques minutes plus tard, je reçoit de leur part un marmitex végétarien directement à la porte de ma chambre. Magnifique, c’était super bon, bien meilleur que mes pates au fromage.
Le lendemain, c'est l'occasion de prendre des photos ensemble avant qu'ils ne repartent
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