J36 sur la HRP, l'arrivée à Hendaye

Publié le 23 juillet 2022 à 10:51

Où suis-je ?

Récit au fil des pas 

Jeudi 21 juillet 2022.

Je commence la journée par l’ascension de la Rhune qui culmine à 905m. Il fait beau alors la vue promet d’être belle, l’euphorie me gagne. À un moment, occupée a écouter l’épilogue de la Tour sombre de Stephen King, je me trompe et grimpe à un col au lieu du sommet. Si bien que j’arrive au col et vois l’océan en même temps que Roland le héros atteint, au bout du septième tome et plusieurs milliers de pages, le sommet de la tour. Il y a un moment d’admiration de l’océan sur lequel je superpose des souvenirs de cette traversée et pendant lequel j’essaye de me représenter le massif montagneux que je viens de traverser. Je me rend compte qu’il n’y a plus de chemin. Par un chemin de traverse je rejoins le bon chemin et j’arrive au sommet avec un retard de quinze minutes qui me fait arriver en même temps que le premier petit train et son flot de touristes. Je ne reste pas longtemps avant de déguerpir. Juste le temps d’acheter un bout de brownie à 3,90 c’est-à-dire un prix bien gonflé pour un endroit accessible en voiture. Je descend du promontoire au pas de course, trottinant parfois me laissant entraîner par la pente vers l’océan. Il y a juste quelques vagues de plus avant d’atteindre la plage.

Vers 11h je m’arrête dans un petit restaurant dans la zone commerciale pour touristes français en quête de bon prix espagnols, et prend un salade végétarienne le temps de charger un peu mon téléphone histoire d’avoir mes cartes jusqu’aubout de la journée.

Quand je repars, ça ne m’a pas empêché de me tromper de route encore une fois. Après une autre pause vers 14h pour faire manger Artic, je grimpe pour rien au lieu de tourner au col Lepoa. Je reviens sur mes pas et commence à descendre, le chemin se rétrécit de plus en plus et je fini par essayer de me frayer un passage parmi les fougères les épineux et les ronces. J’abandonne quand je constate que le tracé du nouveau topo fait passer par la piste qui fait le tour de ce mont… je reviens un kilomètre en arrière là où Artic à manger : 50 minutes de perdues dans la chaleur.

Mais pas vraiment perdue car je rencontre Olivier, un homme qui, il y a 11ans a été licencié et est depuis sur les chemins. Il a fait tout le tour de l’Europe et fait maintenant la traversée des Pyrénées. J’aurais eu mille et une questions à lui poser mais je n’eu pas le temps. Il me raconte brièvement son histoire, sa transformation en nomade quand il a rejeté le modèle de société boulot métro dodo, et le confort qui va avec. Les 150000km environ qu’il a parcouru. Et il me fascine, preuve vivante que c’est possible. Et pourtant cela doit être difficile, sans argent, sans le confort de s’offrir un camping ou un bon repas quand on le souhaite… marcher oui mais pour moi la bonne nourriture et le confort de sanitaires restent encore bien nécessaire régulièrement. Les nomades d’avant et d’aujourd’hui sont en famille et se posent par période.

Je rencontre aussi pendant ce détour une famille avec un chien. Ils partent faire quelque jours de traversée. Les premiers que je vois faire une traversée avec un chien, enfin une partie.

Je reviens donc et prend la piste. Quelques kilomètres plus loin je retrouve pour la troisième fois cet après-midi Angélo et ces amis qui termine le GR10. On finit le chemin ensemble avec Angélo. L’air marin nous frappe d’abord avec la circulation et le monde.

Nous arrivons à la plage de Hendaye, elle est plutôt peuplée, mais elle est belle avec un joli sable doré et des falaises peu élevées mais colorées d’orangé.

Je suis à la fois heureuse d’être arrivée et triste que ça soit finit. Je me rappelle ces derniers jours, lorsque l’effort était intense j’avais envie d’être arrivée, mais maintenant mon corps et mon esprit en redemande maintenant. Demande d’aller voir plus loin. Comme si mon esprit n'acceptait pas Hendaye comme une fin potable. Il y a tellement plus encore a découvrir ! Toute la côte espagnole et ensuite le Portugal. Je crois que voulant me rassasier de voyage je me suis encore plus affamée avec cette traversée..

Angélo dit que ce sont les sagittaires qui sont comme ça. Il m’avait demandé comme ça de but en blanc si j’étais de ce signe astrologique tandis que j’expliquais mon envie de plus. Peut être qu’il a raison, les sagittaires sont des vagabonds de nature. Lui-même est sagittaire et cela fait maintenant aussi plusieurs années qu’il voyage et continue vers l’Espagne justement.

Je suis en voiture à survoler les kilomètres dans l’autre sens, retournant vers la Méditerranée et c’est en quelque sorte déchirant, comme si j’anéantissais tous mes efforts. Hier je rêvais de tourner la clé de contact de ma voiture, aujourd’hui l’autoroute, les voies rapides me projettent dans une profonde mélancolie. Une dénaturation complète. On m’avais prévenu que le retour à la réalité, comme si marcher ainsi n’étais pas la réalité, serait difficile. Je n’y croyais pas vraiment, je pensais que je serai heureuse et comblée d’avoir finie. Enfin, ces sentiments ne durent pas trop et d’autres aventures m’attendent.

 

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