J25 sur la HRP, le cirque de Barossa

Publié le 13 juillet 2022 à 10:23

Où suis-je ?

Récit au fil des pas

Dimanche 10 juillet 2022.

Après trois heures de pistes et chemins, un petit col qui m’a laissé une impression de vide silencieux et sauvage, j’atteins une autre piste. C’est dix kilomètres qui sont annoncés par tout le monde comme rébarbatif. C’était sans compter sur ma chance. Alors que j’y arrive, trois gars arrivent au même moment à l’intersection, il descendent d’un refuge où ils ont passé la nuit après l’ascension d’un sommet. J’ai oublié de dire, ils sont véhiculés ! Ni une ni deux, me voilà embarqué pour les dix kilomètres sans faire d’effort. Ils sont super sympathiques et ils parlent dans un espagnol rapide dont je capte quelques mots. On fait connaissance en anglais, et j’apprends qu’un d’entre eux est un peu l’expert du groupe en faune et flore. Il nous montre un ou deux oiseaux en chemin que je n'avais jamais vus. Les noms en espagnol, je ne les ai pas retenus..

2 kilometres d’asphalte plus tard j’entame l’ascension qui mène au cirque de Barros qui après en France du côté de Gavarnie.

Ce midi je déjeune auprès d’une époustouflante rivière dont l’eau, toujours plus cristalline, laisse voir une truite. Enfin je crois que s’en est une, ça y ressemble en tout cas. Encore plus fascinant, les deux blocs de 10m de haut qui se sont rejoints juste au dessus de la rivière. Comme s’ils étaient tombés au même moment de la montagne, avait dévalé la pente simultanément avant de se stopper l’un l’autre nez à nez, pile sur la rivière. Dans un fracas qui a dû être monumentale. J’apprécie particulièrement cette explication que je trouve extraordinaire. En même temps, ces deux blocs paraissent vraiment tenir en appui l'un sur l’autre comme deux cartes disposées pour un château de cartes.

De la piste à l’herbe douce ou encore au sentier poussiéreux et caillouteux en passant par l’asphalte on aura fouler des terrains de tous les genres. aujourd’hui.

J’entre dans le cirque de Barossa, je suis émerveillée, en plus comme je ne m’attendais à rien de spécial, la surprise ajoute encore de la beauté à ce cirque glaciaire.

J’évolue depuis quelques jours dans un labyrinthe titanesque de montagnes formant des murs d’environ 1000m de haut, qui s’entrecroisent. On est certain de ne pas pouvoir tricher en regardant par au dessus les parois, en tout cas très difficilement…. J’essaye un instant d’imaginer ce que serait une traversée des Pyrénées s’il n’y avait ni chemin, ni carte. Je n’y arrive pas vraiment. Ça devrait être à la fois effrayant et exaltant. L’inconnu mène aux plus beaux sentiments de découvertes. Mais avec quel courage devrait on s’attaquer à un périple à travers ces montagnes. Certes pas les plus hautes et de loin sur Terre mais tout de même, arriver au bout d’une vallée pour de trouver face à un mur, un éboulis inextricable ou encore une fois à un col, se trouver face à une falaise ou une pente vertigineuse et glissante, devait parfois être très décourageant. De nos jours, la GPT ou Great Pantagonian Trail, qui traverse les Andes du nord du Chili, en passant par l’Argentine jusqu’à la Pantagonie est ce qui se rapproche le plus de ce genre d’expérience. Et encore, on a des cartes, des GPS, des vues satellitaires. Et même comme ça, il faut savoir faire demi-tour face un un passage trop périlleux.

Malgré tout nous vivons une époque où la technologie nous apporte sur un plateau la liberté de découvrir notre planète en relative sécurité et avec le confort que cela apporte.

J’arrive à la cabane refuge de Barossa, je suis un peu dépitée de voir des tas d’affaires à l’extérieur. C’est un groupe de 20 espagnols qui font un petit trip. Ils sont entre eux et prennent tout la cabane. Ils me proposent gentiment de me laisser une place car ils ont des tentes, mais je sens que je serai, et Artic aussi, plus tranquille à l’extérieur. En plus le temps est au beau fixe. Et puis premier arrivé premier servi, n'est ce pas. Du coup je plante ma tente un peu plus haut juste à côté de deux belles iris bleues des Pyrénées. Elles sont dans mon abside de tente.

Je vais pour me laver dans le torrent, coulant directement de la falaise du cirque glaciaire et pour la première fois, je trouve l’eau parfaite. Fraîche mais pas trop. En plus il y a une magnifique vasque avec jacuzzi. Ma-gni-fi-que ! Même Artic y passe, mais avec moins d’enthousiasme.

 

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