J6 sur la HRP, le pic Canigou

Publié le 21 juin 2022 à 18:05

Où suis-je ?

Récit au fil des pas

Hier soir, c'était le ballet des moustiques avec le vent. Tandis que le soleil se couchait et dès que le vent se calmait les moustiques arrivaient en bataillon serré. Malgré tout j’essayais de guetter les bêtes pourraient venir s’abreuver dans l’étang en face de mon bivouac (simplement mon poncho et mon matelas). 1h plus tôt un isard était déjà passé ! Quand le vent se met à souffler en rafale les moustiques disparaissent tous, emportés. Le vent soufflait aussi suffisamment jusqu'à m’éclabousser.

La nuit a été un peu rude , après les moustiques le vent s'est levé assez fort et assez froid et j'ai un peu regretté de ne pas avoir mis ma tente. Mais c'est toujours plaisir le matin de plier en 15 minuteset elle aurait peut-être souffert du vent .

Je commence à grimper vers le pic du Canigou. Je ne suis pas partie aussi tôt que je l'aurais voulu avec le vent décourageant de sortir de la chaleur du duvet. Mais ça n'a pas grand importance car il n'y a pas eu de jolis lever de soleil ce matin. En réalité, l'horizon n'existe pas ce matin. Juste au-dessus de nous, il y a un peu de ciel bleu mais tout autour c'est gris. Il semblerait que le monde s'arrête aux montagnes autour. Après tout est gris blanc comme dans le coton . Comme si j'étais en train de monter au sommet de ce monde enclavé étrange.

Lorsque je dors à la belle étoile Artic ne dors pas dans mon duvet dans l'idéal. J'ai trouvé la solution alternative suivante pour qu’il soit a l’abris du vent. Il dort dans mon sac vide posé à plat, la toile le protègeant du vent et le garde au chaud avec sa polaire en plus.

Je continue cette ascension je suis là première sur le chemin, il était 6h30, je croise des isards que je dérangent. Vision de 3 isards galopants sans bruit bondissant au dessus de moi. Si je ne les avais pas vu je ne les aurais pas entendu. Quelques instants plus tard c'est une maman et son petit que je vois. Cette fois-ci, j'arrive à les prendre en photo. Je suis aux anges. Je plane au dessus des nuages plus bas dans la vallée tandis que je m’élève dans le ciel bleu.

Un peu plus loin la maman et son petit nous repasse devant, redescendant dans la vallée. Grincement étrange d’un oiseau inconnu à mes yeux. Il plane au dessus de ma tête. Étrange complainte d’oiseau.

Alors que je me rapproche du sommet, que le vent souffle à décorner les isards et me déporte déjà beaucoup, je croise un homme qui en descend. Il me dit que c’est l’enfer la haut. Quand j’y arriverai le soleil y sera déjà donc ça devrait aller mieux, il fera plus chaud. Mais déjà hier, on nous annonçait 100kmh de vent et aujourd’hui ça à l’air pire

Je suis balayée par le vent, ma seule consolation est qu’il me repousse vers la montagne et non le précipice. Je dois fréquemment m’arrêter pour laisser passer une rafale. Artic n’a pas l’air embêté pas le vent, au contraire il a l’air bien plus stable sur ses quatre pattes que moi sur mes deux jambes.

Arrivée en haut, je suis avec Artic seule au monde, entourée de nuages blancs éclatants à cause du soleil.

La descente à travers la cheminée est impressionnante mais en faisant bien attention et grâce à l’adrénaline tout se passe bien. Artic est en laisse et me suit. Il s’arrête quand je lui dit. Je le porte pour passer les plus grandes marches. Au final le plus effrayant est le vent, une véritable soufflerie à en pleurer.

La suite est plus sympathique et les marmottes de leurs sifflements stridents préviennent de notre passage dans la vallée.

Artic aurait aimé s'arrêter au refuge à l’abri Arago malheureusement il est que 10h alors je continue. Il a un peu mal à ses pattes alors je le prends mes bras 10 minutes et ensuite j’essaye de le faire monter sur mon sac à dos, il tient bien mais aucun nous est très à l’aise, mais peut être avec de l'entraînement chaque jour . Le temps est mitigé et des gouttes tombent parfois lorsque le vent se lève, comme si le vent décrochait l’eau du ciel.

J’arrive au refuge de Marriailles vers 12h30. Deux tablettes de chocolat, un paquet de 500g de pâtes, un sandwich au fromage, et 14 euros plus tard, je m’installe a une table du refuges pour l’après midi. On se retrouve tous au fur et à mesure de l’après-midi. Je dors ce soir dans la cabane en libre accès avec des matelas et une cheminée cette nuit !

Le tonnerre gronde !

 

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